Trois fidèles de la Belle Saison continuent leur exploration des trios avec piano de Beethoven. L’anniversaire du compositeur est l’occasion, pour David Grimal, Anne Gastinel et Philippe Cassard, de poursuivre un compagnonnage musical et humain placé sous le signe du titan allemand.

Les huit trios et les deux œuvres posthumes retracent l’évolution du jeune Beethoven, alors improvisateur reconnu de l’aristocratie viennoise, à ses grandes remises en cause de la décennie 1800-1810, lorsque les tumultes révolutionnaires secouent l’Europe entière, et que les armées françaises ont envahi la capitale autrichienne. Quand le jeune musicien aborde le genre, Mozart – tout juste disparu – et Haydn lui ont déjà donné ses lettres de noblesse. Leur héritier relève le gant dès sa première publication officielle en 1795, dont le ton héroïque annonce les premiers chefs-d’œuvre symphoniques, quatre ans après (Symphonie n° 1, 1899). Quinze ans plus tard en 1810, le Trio op. 97 « À l’Archiduc » clôt le cycle des trios avec piano : indépendance soliste des trois instruments, inventivité des formes, vaste lyrisme à partir de thèmes à la simplicité confondante, cycle de variations – l’une des formes qui le fascine – … Le souffle d’une maturité nouvelle est lancé.